Serbie État unitaire
SERBIE | / HISTORIQUE |
Historique et évolutions
La Serbie est une république à régime semi-présidentiel, qui a adopté sa constitution le 8 novembre 2006.
La Serbie est frontalière de la Bosnie-Herzégovine, de la Croatie, de la Hongrie, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la république de Macédoine, du Kosovo (que la Serbie ne reconnaît pas) et du Monténégro. Sa capitale est Belgrade.
La population, majoritairement serbe et orthodoxe, englobe une importante minorité hongroise en Vojvodine, dans le nord du pays.
L’indépendance de fait du Kosovo, obtenue au début de 2008 et reconnue par un grand nombre de pays, mais pas par la Serbie, a amputé le pays d’une partie de son territoire. La Serbie a normalisé ses relations avec le Kosovo en 2013.
Un accord de stabilisation et d’association, préalable obligatoire à une adhésion à l’Union européenne, a été signé en 2008. En 2014, la Serbie a entamé les négociations d’adhésion à l’Union européenne. La Serbie est militairement neutre.
Les Serbes sont arrivées dans les Balkans aux VIe et VIIe siècles, comme les autres peuples slaves de la région. Comme partout dans les Balkans, le pouvoir ottoman s’établit avant tout dans les villes, centres du commerce et de l’administration, qui connaissent une islamisation assez marquée, tandis que les habitants des zones rurales restent bien davantage attachés à la traditionnelle orthodoxie.
Le sultan reconnaît l’autonomie de la principauté serbe en 1830. Secoué par des crises politiques incessantes, ce premier État serbe se dote d’une Constitution dès 1838, tandis que le prince doit partager le pouvoir avec un conseil de notables. La Serbie poursuit un double processus de construction d’un État moderne et d’élargissement territorial. Ce développement se dirige surtout vers le sud, la Serbie « libérant » peu à peu des territoires ottomans, car elle ne peut jeter son dévolu vers les territoires habsbourgeois du Srem et du Banat, où vivent pourtant de nombreux Serbes. Le soulèvement serbe doit être situé dans son contexte européen, marqué par l’affirmation des peuples et des nations.
La crise d’Orient de 1875-1878 et les guerres balkaniques de 1912-1913 permettent au royaume serbe d’accélérer son expansion. En 1878, le congrès de Berlin reconnaît la totale indépendance de la Serbie et du Monténégro, désormais déliés de tout lien avec le sultan.
En 1913, la Serbie récupère le Kosovo et se partage la Macédoine avec la Grèce et la Bulgarie.
L’engagement de la Serbie aux côtés des Alliés durant la guerre de 1914-1918 est la conséquence logique de ces choix politiques. Après la Première guerre mondiale, se constitua progressivement un rassemblement de tous les Slaves du sud autour de la monarchie serve : le royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes fut proclamé en 1918 et il prit le nom de royaume de Yougoslavie en 1929.
Après la Seconde Guerre Mondiale, la Serbie devient une unité fédérée au sein de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. En 2006, la Serbie est devenue totalement indépendante après que le Monténégro a décidé de quitter l’Union de Serbie-et-Monténégro.
Le 17 février 2008, le Kosovo, qui était jusque-là une province autonome au sein de la République de Serbie sous l’égide des Nations Unies avec sa Résolution 1244, a déclaré unilatéralement son indépendance. Cette indépendance n’est pas reconnue par la Serbie ; la communauté internationale quant à elle, est très divisée sur la question.
Niveau local :
La municipalité constitue l’unité fondamentale de l’autonomie locale. L’ensemble du territoire de la Serbie est divisé en 174 municipalités (chiffre 2016), hors Kosovo qui a fait sécession et a proclamé son indépendant en 2008. 120 sont situées Serbie centrale, au sud, et 54 pour la Voïvodine, au nord.
La municipalité porte généralement le nom de la plus grande ville ou de la plus grande localité du secteur. En revanche, certaines villes importantes comme Belgrade, Novi Sad, Kragujevac et Niš, sont elles-mêmes divisées en plusieurs municipalités.
Les municipalités serbes peuvent être comparées aux départements français, sauf dans les grandes villes, où elles ressemblent un peu aux arrondissements des grandes villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, par exemple).
Les municipalités serbes sont regroupées à l’intérieur de 29 « districts », 17 en Serbie centrale, 7 en Voïvodine, 5 au Kosovo. La Ville de Belgrade constitue un district à elle seule. Ces districts sont des centres régionaux où s’exerce l’autorité de l’État. Ce sont des divisions administratives qui ne disposent pas d’une assemblée. En revanche, ils abritent diverses institutions étatiques.
La « communauté locale » est la plus petite unité administrative de la Serbie. Le plus souvent, ces communautés locales coïncidentes avec une « localité » dont elles portent le nom. Dans les zones rurales, certains villages faiblement peuplés peuvent être regroupés au sein d’une même communauté locale ; dans ce cas, la communauté locale est un peu l’équivalent d’un canton français ; elle porte alors le nom de la localité la plus importante de son secteur.
En revanche, dans les zones les plus peuplées, une même localité peut être divisée en plusieurs communautés locales ; c’est notamment le cas dans les villes. Ces communautés sont gouvernées par des « conseils » élus aux élections locales.
En janvier 2007, la Serbie, dans son ensemble, comptait officiellement 6 168 « localités », dont 4 252 en Serbie centrale, 467 en Voïvodine et 1 449 au Kosovo et Metohjia. Ces localités sont, pour la plupart d’entre elles, regroupées au sein d’une municipalité. Le plus souvent, elles correspondent à des localités rurales, communément appelées « villages ».
Mais un petit nombre d’entre elles sont officiellement définies comme des « localités urbaines », communément appelées « villes » ; en 2007, on en comptait 207 dans toute la Serbie, dont 129 en Serbie centrale, 52 en Voïvodine et 26 au Kosovo.
Le statut de localité urbaine n’est pas lié au nombre des habitants ; il a été officiellement obtenu au cours de l’histoire du pays et, plus récemment, par décision administrative. En outre, la Loi sur l’organisation territoriale de la République de Serbie, votée le 28 décembre 2007, définit 24 « villes » ou « cités ». Ces cités disposent d’une assemblée et d’un budget particuliers.
Niveau régional :
Sur le plan territorial, le pays compte 2 provinces. Au nord, se trouve la province autonome de Voïvodine (Autonomna Pokrajina Vojvodina), qui s’étend sur 21 506 km². Cette province dispose d’une Assemblée et d’un gouvernement. Les dernières élections provinciales ont eu lieu le 11 mai 2008.
Du point de vue du gouvernement serbe et de la Constitution, il existe au sud du pays une seconde province autonome : le Kosovo et Metohija, encore appelé Kosovo et Métochie, qui couvre une superficie de 10 887 km². Toutefois, le 17 février 2008, le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance dans la suite de la guerre civile de 1999. Cette indépendance n’a pas été reconnue par Belgrade, la communauté internationale, quant à elle, est très divisée sur la question.
La Serbie centrale, qui s’étend sur 55 968 km², ne dispose d’aucun statut officiel ; elle désigne communément la partie de la République de Serbie qui se trouve en dehors de la Voïvodine et du Kosovo.