Roumanie État unitaire

ROUMANIE  /  HISTORIQUE

Historique et évolutions

La Roumanie est une république à régime parlementaire. Elle a adopté sa constitution le 21 novembre 1991, qui a connu une révision en octobre 2003.

La population actuelle de la Roumanie est le résultat de la fusion successive de nombreuses populations, qu’elles soient préromaines, romaines ou qu’elles soient venues au Moyen Âge.

En 1862, l’acte de naissance de la Roumanie dont l’unité constitutionnelle et administrative sera réalisé. L’entrée en guerre de la Roumanie contre les Turcs, aux côtés des Russes (1877-1878), a pour conséquence l’indépendance totale (mai 1877) du pays, qui doit cependant échanger la Bessarabie méridionale, reprise par le tsar, contre la Dobroudja, peuplée de Bulgares et de Turcs (traité de Berlin, 1878).

L’effondrement des empires centraux permet la reconstitution de la Roumanie et son agrandissement.

Ce n’est qu’en 1919-1920, à la suite de la dislocation de l’empire austro-hongrois, que la Transylvanie est rattachée à la Roumanie dont les frontières sont cependant de nouveau modifiées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Basculant d’une dictature à l’autre – celle d’Antonescu, pronazie, à celle prosoviétique de Gheorghiu-Dej –, le pouvoir politique évolue à partir de 1965 vers un communisme national avec N. Ceauşescu, dernier régime d’Europe orientale à finalement s’effondrer en 1989. La démocratie instaurée, la Roumanie parvient à adhérer à l’Union européenne en 2007 mais la légitimité de ses jeunes institutions est encore fragile comme en témoignent l’abstention très forte des électeurs et la difficile lutte contre la corruption.

La Roumanie compte 217 villes (orașe) et 103 grandes villes (municipii).

La différence entre les villes et les municipalités est que les dernières sont plus développées et plus urbanisées. En général elles ont plus de 15 000 à 20 000 habitants.

Il y a 2 861 communes, divisées en 13 092 villages. Les villages et hameaux n’ont pas d’administration individuelle, et ne sont donc pas des divisions politiques, mais seulement des cantons (ocoluri) administratifs des communes.


L’organisation territoriale ecclésiastique :

Dans la mesure où les Églises présentes en Roumanie, sont subventionnées par les deniers publics, disposent de chaînes de télévision, de facultés et de séminaires dont les diplômes sont reconnus comme nationaux, et jouent un rôle non négligeable dans la vie scolaire, culturelle et politique du pays, leur organisation territoriale peut être mentionnée ici.

3 églises se partagent le territoire :

  • L’Église orthodoxe roumaine, la principale organisation religieuse du pays, revendique comme fidèles 80 % des citoyens et comporte six métropolies et 24 archevêchés et évêchés en Roumanie (1 métropolie avec 4 archevêchés et évêchés en Moldavie, et deux évêchés en Hongrie et Serbie)
  • L’Église catholique romaine en Roumanie compte deux provinces ecclésiastiques : l’Archidiocèse de Bucarest comportant les diocèses de Iași, Oradea Mare, Satu Mare et Timișoara, et l’Archidiocèse d’Alba Iulia qui dépend directement du Saint-Siège et dont la majorité des fidèles sont des Hongrois de Roumanie.
  • L’Église grecque-catholique roumaine comporte 2 « archéparchies » et 7 « éparchies suffragantes » : Archéparchie de Bucarest (avec l’éparchie de Iași) et l’Archéparchie de Făgăraș et Alba Iulia (avec les éparchies de Cluj-Gherla, de Lugoj, d’Oradea Mare et du Maramureș).

Les régions historiques :

Le territoire de la Roumanie d’aujourd’hui s’est constitué au cours de l’histoire à partir des régions à majorité roumanophone de l’espace carpatique et danubien, chacune avec son histoire et sa tradition.

La Roumanie moderne s’étend donc sur plusieurs régions historiques, héritées de la géographie médiévale, dont certaines appartiennent pour partie à ses voisins. Jusqu’à l’union de 1918, on regroupe en général les régions historiques de la Roumanie, héritées du Moyen Âge, en 3 « pays » au sens latin du terme :

  1. Au nord-ouest, la région appelée globalement « Transylvanie » (en roumain Transilvania ou Ardeal) comprend l’ancienne Principauté de Transylvanie proprement-dite, vassale de la Hongrie (aujourd’hui au centre de la Roumanie) et, à l’ouest, des parties de régions ayant jadis appartenu au Royaume de Hongrie :
  • Banat (partagé avec la Serbie, la partie serbe fait partie de la Voïvodine)
  • Crișana (partagée avec la Hongrie, la partie hongroise s’appelle Körösföld)
  • Marmatie (partagée avec l’Ukraine, la partie roumaine fait partie du județ de Maramureș, l’ukrainienne fait partie de la Ruthénie subcarpatique).

La Transylvanie a la particularité d’être une des régions culturellement et historiquement les plus complexes. Deux villes sont importantes pour la culture roumaine : Sibiu (capitale culturelle de l’Europe en 2007 avec Luxembourg) et Brașov au cœur de la région où se trouve le château de Bran.

  1. Au sud, la région appelée globalement « Valachie» comprend l’Olténie, la Munténie et, selon les auteurs, la Dobrogée (d’autres auteurs comptent à part cette région partagée avec la Bulgarie : Dobrogea en roumain et Dobroudja en bulgare).
  2. Au nord-est, la région appelée globalement « Moldavie» comprend l’ancienne Principauté de ce nom, qui a subi deux partages :
  • le premier (plus de nos jours), détaché successivement à l’ancienne Bessarabie en 1484-1538, la Bucovine en 1775 et la nouvelle Bessarabie (moitié orientale du pays) en 1812 ; les noms de ces deux dernières régions ont été définis lors de cet ancien partage
  • le second partage, toujours en vigueur, date de 1940. Il laisse en Roumanie la moitié sud de la Bucovine et la moitié ouest de l’ancienne Principauté, en République de Moldavie les deux tiers de la nouvelle Bessarabie (moitié Est de l’ancienne Principauté), et en Ukraine la moitié Nord de la Bucovine, un fragment de la Moldavie occidentale (Région de Herța) et un tiers de la nouvelle Bessarabie (Hotin au nord, Bugeac au sud).

S’il arrive parfois que des partis nationalistes agitent le passé roumain de ces régions, la Roumanie n’a aucune revendication territoriale et a reconnu par des Traités avec ses voisins toutes ses frontières.

Dans la partie ukrainienne de l’ancienne Principauté de Moldavie, il n’y a plus, de nos jours, qu’une petite minorité de Moldaves. En Moldavie roumaine, ils sont 98 % de la population et ils peuvent s’affirmer à la fois comme Moldaves (au sens géographique du terme) et Roumains (au sens culturel et linguistique).

En République de Moldavie, où ils sont les deux-tiers de la population, la Constitution leur interdit de s’affirmer à la fois comme Moldaves et comme Roumains : ils doivent choisir l’un ou l’autre (la plupart, pour ne pas être considérés comme une minorité nationale dans leur propre pays, choisissent l’identité Moldave).

On fait souvent référence à ces provinces historiques lorsqu’on parle de musique folklorique, de plats ou de parlers régionaux, de costumes et d’architecture traditionnelle et plus généralement de particularités culturelles.


Les évolutions :

Dès décembre 2001, en prévision de l’intégration du pays dans l’Union européenne, des propositions de réforme de l’organisation territoriale ont été formulée par divers députés, partis et commissions.

Toutes affirment vouloir s’intégrer aux normes de l’U.E. comportant cinq niveaux NUTS, mais elles peuvent en gros être classées en deux catégories :

  • celles qui tranchent totalement par rapport au passé (ancien ou récent) et ne tiennent compte d’aucune subdivision ancienne ou actuelle autre que les limites communales : ces propositions sont basées sur des critères essentiellement économiques ;
  • celles qui reprennent en partie d’anciennes ou actuelles subdivisions, notamment pour éviter de chambouler du tout au tout l’administration, le cadastre, les archives, les immatriculations, les préfixes actuels.

Des partis ethniques, comme l’UDMR ont formulé des propositions visant à établir des Euro-régionsles communautés ethniques soient localement majoritaires.
Johannes Hahn, le Commissaire européen pour la politique régionale, a encouragé la Roumanie à ne pas céder aux tentations d’émiettement communautariste, allant ainsi dans le sens des partis politiques roumains de gauche, de tradition jacobine, qui préfèrent une organisation territoriale basée sur des échelons égaux en droits comme les actuels județe, ne tenant pas compte des communautés ethniques.