Azerbaïdjan État unitaire

Historique et évolutions

L’Azerbaïdjan est une république à régime présidentiel, qui a adopté sa Constitution le 12 novembre 1995 (réforme constitutionnelle importante en mars 2009). Le pays est peuplé à plus de 80 % d’Azéris, musulmans.

L’actuelle république constitue la partie septentrionale d’un ensemble plus vaste, correspondant à la région historique de l’Azerbaïdjan, qui recouvre également la partie nord-ouest de l’Iran. Province de la Perse achéménide, l’Azerbaïdjan (Atourpatakan ou Atropatène) tirerait son nom du général perse Atropatès qui y installa un royaume à la faveur de la conquête d’Alexandre (vers 328 avant J.-C.).

Sous la domination des Parthes, puis des Sassanides, qui imposent la religion mazdéenne et le farsi, le pays s’iranise. L’islam s’y implante au VIIe siècle avec la conquête arabe. Les invasions turco-mongoles, à partir des Seldjoukides, au XIe siècle, y introduisent la langue turque.

Mais, du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, le territoire, qui s’émiette en une mosaïque de petits États féodaux (khanats de Chamakha, de Bakou, de Gandja, etc.), est disputé aux Séfévides par les Turcs Ottomans, qui l’occupent à plusieurs reprises. C’est au cours de l’une de ces guerres ottomano-persanes, en 1604-1605, que la population arménienne du Nakhitchevan, ancienne province de l’Arménie historique, est déplacée par le chah Abbas Ier vers Ispahan et remplacée par des tribus turques et kurdes.

En 1722, le tsar Pierre le Grand, mettant à profit la fin de la dynastie séfévide et la guerre irano-afghane, avance jusqu’à Bakou. Le traité de Gandja (1735) restitue le pays à la Perse. Un siècle plus tard, au terme d’une nouvelle série de guerres russo-persanes, l’Empire russe annexe les territoires au nord de l’Araxe, dont le cours servira désormais de frontière avec l’Iran, coupant l’Azerbaïdjan en deux (traités de Gioulistan ou Gulistan, 1813 et de Tourkmantchaï, 1828). La Caspienne, interdite aux navires de guerre persans, devient un lac russe. L’accord anglo-russe de 1907 place aussi l’Azerbaïdjan iranien dans la zone d’influence de l’empire tsariste. Les troupes tsaristes y stationnent jusqu’en 1917.

La révolution russe de 1917 et l’éclatement de l’empire tsariste ouvrent une période de turbulences, propices aux affrontements entre nations. Une première tentative de gouvernement bolchevik «Commune de Bakou», avril-juillet 1918, sous la direction de l’Arménien Stepan Chaoumian, échoue.

Après l’échec d’une Fédération transcaucasienne, le parti national et libéral Moussavat proclame à Tbilissi, le 28 mai 1918, l’indépendance du premier État qui porte le nom moderne d’Azerbaïdjan.

Occupée successivement par les forces d’intervention britanniques (août-septembre 1918), puis par les Turcs qui veulent s’emparer du pétrole de Bakou (septembre-octobre), en guerre contre la République indépendante d’Arménie pour le contrôle du Karabakh et du Nakhitchevan, la république d’Azerbaïdjan est finalement soviétisée par l’Armée rouge en avril 1920. Elle y gagne les régions convoitées, mais vit désormais au rythme de l’histoire de l’URSS.

L’Azerbaïdjan est incorporé à la Fédération transcaucasienne et à l’URSS (1922). Le Nakhitchevan, avec le statut de République autonome, et le Haut-Karabakh, avec celui de Région autonome, lui sont rattachés par Staline. La Constitution soviétique de 1936, qui dissout la Fédération transcaucasienne et fait de l’Azerbaïdjan une République fédérée, consolide les frontières administratives intérieures.

En 1988, la volonté des Arméniens de la Région autonome du Haut-Karabakh d’échapper à la tutelle de Bakou et d’être rattachés à l’Arménie, en remettant en cause les frontières administratives impériales, catalyse, en réaction, le réveil national azéri. Un Front populaire est fondé en 1989, comportant une tendance radicale et islamiste, militant pour un Azerbaïdjan indépendant et réunifié, et un courant modéré et laïc, favorable à des réformes dans le cadre d’une fédération soviétique rénovée.

L’intervention de l’armée soviétique à Bakou, en janvier 1990, lors de nouveaux pogroms anti-arméniens, décapite le mouvement national, qui ne reprend qu’après la tentative de putsch contre Mikhaïl Gorbatchev.

 

L’Azerbaïdjan proclame son indépendance le 30 août 1991, suivi par le Haut-Karabakh (2 décembre 1991), dont Bakou échoue à reprendre le contrôle. Le désengagement de Moscou, dans un premier temps, après la désintégration de l’URSS, et le retrait des troupes fédérales permettent les premières victoires arméniennes (prise de Chouchi et du corridor de Latchine créant un lien territorial avec l’Arménie, en mai 1992).

Le Haut-Karabakh, territoire azerbaïdjanais, peuplé majoritairement d’Arméniens et enclavé en Arménie, est placé de fait sous la domination de celle-ci depuis 1993 et le conflit n’a toujours pas trouvé de solution négociée. Des divergences opposent l’Azerbaïdjan à la Russie et à certains autres États riverains à propos du statut juridique de la Caspienne (lac international ou mer fermée), qui détermine la délimitation des zones de souveraineté et, par conséquent, le droit de propriété sur les gisements (condominium sur les ressources ou droit souverain des États dans les limites des eaux territoriales).

L’Azerbaïdjan est membre d’Eurasec, communauté économique eurasienne, depuis 2000. Il appartient à l’OCS, organisation pour la coopération de Shanghai, depuis 2001. Il a fait son entrée au Conseil de l’Europe en 2001.